Photoprocédés

Coordinateur : Jean-François Cornet, Institut Pascal

Positionnement, originalité

L’énergie solaire n’est pas uniquement transformable qu’en chaleur ou électricité. Elle peut également faire l’objet d’une conversion photo-réactive directe en milieu fluide (liquide ou gaz) pour produire des molécules d’intérêt ou bien dépolluer des effluents. Une bonne partie du spectre solaire est composé de photons ayant suffisamment d’énergie pour réaliser des réactions chimiques ou biochimiques photosensibles ou plus souvent photo-catalytiques au sein d’une phase liquide ou gazeuse.

L’axe « photo-procédés » s’intéresse ainsi aux applications photo-réactives à partir du rayonnement solaire débouchant sur la production directe de molécules d’intérêt à partir d’eau, de CO2, ou la dégradation de polluants résiduels et présentant à terme un intérêt industriel. Les longueurs d’onde d’intérêt englobent généralement l’UV et le visible (jusqu’à 1m au maximum), mais le traitement et la valorisation de la partie infrarouge du spectre solaire sont également pris en considération.

Une partie importante des applications envisagées concerne la production de carburants ou biocarburants (3G) chimiques solaires qui peuvent être considérés comme un mode de stockage physico-chimique de l’énergie solaire et qui seront à terme très utiles dans le mix énergétique, notamment pour la mobilité.

Objectifs

Les applications solaires photo-réactives sont aujourd’hui très variées : elles concernent la production de vecteurs énergétiques renouvelables à partir d’eau et de CO2 (biomasse et biocarburants pour la photosynthèse naturelle ; hydrogène, syngas, méthane et alcools pour la photosynthèse artificielle), la dépollution et la désinfection de l’eau et des gaz, la production de molécules organiques (synthèse photo-organique, molécules plate-forme pour la chimie verte ou molécules à valeur ajoutée issues de la biomasse,…) et de façon générale, la photo-réduction du CO2.

L’étude de ces procédés est par nature très interdisciplinaire et si l’axe « photo-procédés » regroupe aujourd’hui des laboratoires relevant majoritairement des SPI et de la physique, il est en lien direct (via des GdR, des LabEx, des Start-up,…)* avec les problématiques de science fondamentale en chimie, biologie et informatique relevant de son périmètre.

Des gains de performance très importants sont attendus dans les 10-30 ans à venir de façon à compléter à terme l’offre de procédés solaires permettant notamment de produire des vecteurs chimiques faciles à stocker et à distribuer, avec des applications directes au chauffage de l’habitat et à la mobilité, mais permettant également de dépolluer les effluents liquides et gazeux ou de synthétiser des molécules plateforme pour la chimie de demain…

Les thématiques abordées dans l’axe sont propices aux échanges scientifiques croisés dans le périmètre de la fédération, notamment au sein de l’axe transversal « Optimisation de la collecte » où les problématiques prédiction de la ressource, matériaux à propriétés optiques contrôlées sous concentration et hybridation sont des questions clé pour les gains d’efficacité des photo-procédés du futur. Au-delà, des échanges inter-axes concernant l’usage de la ressource esquissés ci-après peuvent s’avérer d’une grande fertilité :

  • Stockage et gestion de l’intermittence : stockage sous forme de vecteurs chimiques.
  • Concentration et solaire thermodynamique : La concentration (puis la dilution au sein du procédé) est une voie prometteuse permettant de gagner un ordre de grandeur pour l’efficacité des photo-procédés.
  • Bâtiments et villes solaires : intégration de bioprocédés solaires en façades de bâtiments pour la dépollution et l’énergie ; vecteurs énergétiques pour la mobilité (PàC à H2 ou méthanol, biodiesel et jetfuel de 3ième génération)…
  • Photovoltaïque et lien FedPV : CPV et TPV pour les photo-procédés hybrides à haute efficacité énergétique utilisant l’infrarouge.

Enfin, cette communauté scientifique peut aujourd’hui s’appuyer sur 3 plateformes régionales ou nationales d’expérimentation solaire à l’échelle pilote qui permettent de faire progresser les applications progressivement vers l’échelle industrielle :

  • La plateforme ALGOSOLIS à Saint-Nazaire, UMS CNRS/Univ. Nantes, opérée par le laboratoire GEPEA permet de réaliser des projets académiques ou industriels utilisant des microalgues.
  • La plateforme du laboratoire PROMES à Perpignan permet de tester en conditions solaires réelles des procédés de dépollution et désinfection d’effluents liquides
  • La plateforme PAVIN Solaire à Clermont-Ferrand (Institut Pascal et LabEx IMobS3/projet I-SITE Cap 2025) permet également de travailler en solaire réel pour tester des démonstrateurs à haute efficacité énergétique (dépassant 10%) basés sur le concept de la dilution du rayonnement (photosynthèse naturelle ou artificielle).

Fédération energie solaire

Fédération energie solaire - Fédésol

Fédération energie solaire - Fédésol - Lever les nombreux verrous qui jalonnent le chemin qui mène à une utilisation souple et optimisée de l’énergie solaire.